Depuis samedi, le port du masque est obligatoire à l’épicerie, dans les centres commerciaux et dans tous les endroits publics fermés au Québec.
VINCENT BROUSSEAU-POULIOT
LA PRESSE
Si c’est comme depuis le début de la crise de la COVID-19, la grande majorité des Québécois vont respecter cette nouvelle consigne. Il y a toutefois une petite minorité, bruyante sur les réseaux sociaux, qui promet de faire la vie dure au nouveau règlement du masque obligatoire.
Les opposants au port du masque citent leur droit « à la liberté ». Disons-le franchement (et poliment) : cet argument de la « liberté » de défier des consignes sanitaires raisonnables ne tient tout simplement pas la route.
La Charte canadienne et la Charte québécoise garantissent le droit à la vie, à la liberté, à l’intégrité et à la sécurité de sa personne. Ce droit fondamental a permis de grandes avancées sociales comme le droit des femmes à l’avortement et plus récemment l’aide médicale à mourir.
Mais ce droit à la liberté n’a jamais signifié qu’on est libre de faire ce qu’on veut en tout temps. Nous vivons en société – une société qui traverse actuellement son plus grand défi collectif depuis la Seconde Guerre mondiale. Et l’État, n’en déplaise aux libertariens, peut établir des règles de conduite raisonnables en société. « Un individu ne constitue pas une entité totalement coupée de la société dans laquelle il vit », résume la juge Bertha Wilson de la Cour suprême du Canada dans l’arrêt Morgentaler sur l’avortement en 1988.
Le droit à la liberté ne vous donne pas le droit de rouler à 145 km/h sur l’autoroute. Ni de refuser de payer vos impôts. Et ni de refuser de porter un masque quand la situation l’exige durant la plus grande crise de santé publique du dernier siècle.
Le droit à la liberté garanti par les Chartes est « inextricablement lié à la notion de dignité humaine », explique la juge Wilson. Or, porter un masque quelques minutes à l’épicerie pour se protéger et protéger les autres n’affecte pas du tout la dignité humaine.
De toute façon, l’article 1er de la Charte canadienne prévoit que les droits et libertés peuvent être restreints de façon raisonnable si c’est justifié dans le cadre d’une société libre et démocratique. Par le passé, le test de l’article 1er a permis à l’État d’interdire la publicité commerciale pour les enfants (au Québec) et d’exiger une photo sur le permis de conduire (en Alberta). À la lumière de ces exemples, y a-t-il quelqu’un qui peut prétendre sérieusement que le port obligatoire du masque de façon temporaire dans certains lieux fermés n’est pas une mesure raisonnable dans les circonstances de la COVID-19 ? Poser la question, c’est y répondre…
Le gouvernement du Québec a pris la bonne décision en imposant le port obligatoire du masque dans les lieux publics fermés. Il y a consensus parmi les experts en santé publique : porter le masque permet de diminuer de façon importante la possibilité de transmettre la COVID-19. Oui, ça peut bousculer nos habitudes, mais cet acte de civisme permettra à terme de sauver des vies.
Cela dit, même en temps de pandémie, les droits et libertés garantis par les Chartes restent la pierre d’assise de notre société. L’État a des pouvoirs importants pour lutter contre la pandémie, mais il doit les utiliser conformément aux Chartes, qui doivent résister elles aussi au virus.
Le droit à la liberté ne vous donne pas le droit de rouler à 145 km/h sur l’autoroute. Ni de refuser de payer vos impôts. Et ni de refuser de porter un masque quand la situation l’exige durant la plus grande crise de santé publique du dernier siècle.
Le droit à la liberté garanti par les Chartes est « inextricablement lié à la notion de dignité humaine », explique la juge Wilson. Or, porter un masque quelques minutes à l’épicerie pour se protéger et protéger les autres n’affecte pas du tout la dignité humaine.
De toute façon, l’article 1er de la Charte canadienne prévoit que les droits et libertés peuvent être restreints de façon raisonnable si c’est justifié dans le cadre d’une société libre et démocratique. Par le passé, le test de l’article 1er a permis à l’État d’interdire la publicité commerciale pour les enfants (au Québec) et d’exiger une photo sur le permis de conduire (en Alberta). À la lumière de ces exemples, y a-t-il quelqu’un qui peut prétendre sérieusement que le port obligatoire du masque de façon temporaire dans certains lieux fermés n’est pas une mesure raisonnable dans les circonstances de la COVID-19 ? Poser la question, c’est y répondre…
Le gouvernement du Québec a pris la bonne décision en imposant le port obligatoire du masque dans les lieux publics fermés. Il y a consensus parmi les experts en santé publique : porter le masque permet de diminuer de façon importante la possibilité de transmettre la COVID-19. Oui, ça peut bousculer nos habitudes, mais cet acte de civisme permettra à terme de sauver des vies.
Cela dit, même en temps de pandémie, les droits et libertés garantis par les Chartes restent la pierre d’assise de notre société. L’État a des pouvoirs importants pour lutter contre la pandémie, mais il doit les utiliser conformément aux Chartes, qui doivent résister elles aussi au virus.